Shut In n’a d’oppressant que son titre traduit en français, tant il échoue à installer une ambiance originale, à orchestrer ses retournements de situation de façon plausible, à penser l’angoisse non comme un exercice de jumpscares réglé sur mode automatique – la nuit, le cauchemar, le réveil – mais comme une construction dans la durée. Voilà un film vide et vain, dépourvu de mise en scène – d’où les phases d’endormissement momentanément interrompues par les sursauts sonores – et dont le scénario tresse ensemble des fils usés jusqu’à la corde : l’accident mystérieux, le beau-fils handicapé mais étrange, la disparition d’un jeune patient sourd, une psy qui psychote… Tout ça ressemble à du mauvais De Palma – voir à ce titre l’affiche, décalquée sur Body Double – sans parti pris esthétique ni audace dramatique. Il n’y a rien là-dedans, et la pauvre Naomi Watts a beau jouer la somnambule et avaler des comprimés, le constat reste le même... Un film aussi transparent et évanescent que la neige qui recouvre toits et forêts.