Constat sociologique effarant sur une culture bling bling qui érige l'argent en père, les armes en fils et Britney Spears en saint esprit.
Un monde où le language et la formulation d'idées ont quasiment disparus, remplacés par le sexe et la violence comme seules façons d'exprimer ses émotions.
Clapclap pour Benoît Debie (chef-op d'Enter the Void) qui fait un travail hallucinant sur l'esthétique porn pour faire de l'art avec.
Clapclap pour Douglas Crise (monteur de Babel) qui joue au montage de ses dialogues d'analphabètes pour en faire de la poésie de chanson de geste et qui réussit l'improbable en créant une oeuvre atmosphérique digne d'un Mallick tout en utilisant les codes des clips de Shakira ...
Et puisque je suis en mode "générique", je suis obligé de rappeler que la composition de James Franco était bien plus digne d'Oscars que toutes les statuettes distribuées ces dernières années.
On en oublierait presque les filles, dont le casting est lui aussi un Happening cynique absolument divin, mais pas seulement.
Elles SONT leurs personnages, avec une approche du jeu faussement documentaire, la limite entre réalité et fiction est à peu près aussi floue que dans un Bruno Dumont.
C'est tout le travail d' Hamony Korine depuis Kids et Gummo qui trouve son apogée dans Spring Breakers.
Bref, un de ces trop rares films qui considèrent encore le language cinématographique comme un art à pousser dans ses retranchements, qui questionne notre société et son rapport à l'image et qui inclue son discours DANS sa forme.
Ca fait du bien ... SPRING BREAK BITCHES !