L'aventure, c'est l'aventure !

The Phoenician scheme, dernier film de Wes Anderson est un régal d'inventivité et de drôlerie. Pas tellement pour l' intérêt de son histoire. En gros, un riche dandy, Anatole "Zsa Zsa" Korda, costard blanc, cigare au bec et moustache frétillante (Benicio del Toro, massif, indestructible ) essaie d' échapper à un consortium capitaliste qui cherche à se mettre en travers de son projet pharaonique. Et à lui faire la peau, aussi, accessoirement . Il est accompagné dans l'aventure par Liesl, une jeune fille qu'il connaît à peine: la sienne ( Mia Threapleton, portrait de sa maman, Kate Winslet). Il l'a mise à la naissance au couvent. Elle resurgit en religieuse, toute vêtue de blanc et très futée. Il a eu 9 autres enfants. Et la maman a mystérieusement disparu...

Flanqués d'un précepteur danois un peu nunuche, qui se révèlera être un sacré lascar, les voilà partis autour du monde à la recherche d'investisseurs. Ils échappent à plusieurs crashs d'avion, se retrouvent dans le désert en train, puis dans la jungle, en bateau, où ils sont attaqués par de redoutables révolutionnaires à béret du Che , lourdement armés. Le bel Anatole offre des grenades explosives comme des bonbons aux gens qu'il rencontre, la -toujours- charmante Scarlett Johansson fait son apparition ainsi qu'un Mathieu Amalric dénommé Marseille Bob!

Ah bah ça, il faut suivre!

Ils font parfois une pause dans son magnifique palais Renaissance, dont architecture et couleurs rappellent le Grand Budapest hôtel. Les personnages sont inexpressifs et drôles, comme Buster Keaton ou Droopy et se déplacent un peu mécaniquement. Il y aura aussi un combat très cartoonesque entre Anatole et l'oncle Nubar ( Benedict Cumberbatch). Et on retrouvera tout ce monde au Ciel devant Dieu, himself, barbu et assis sur un nuage comme il se doit.

Bref, on l'aura compris, il ne s'agit pas d'essayer de suivre un récit mais plutôt de se laisser emporter par la fantaisie de cette épopée, le grand guignol, et cet humour distancié, so british.

Irrésistible !

Alors, vive le cinémâââ, I say!?