Deux hommes, dont un aigrefin

Subtile allégorie de la lutte des classes à travers un récit à huis-clos où les protagonistes s'adonnent à des jeux de pouvoir et de domination morbides et destructeurs.


Tous les artefacts de la mise en scène sont mis à contribution pour une oppressante sensation d'enfermement mental : l'appartement cossu comme unité de lieu unique (on ire le tour de force qu'a représenté le tournage dans un espace aussi étroit !), l'utilisation de la profondeur de champ, des surfaces réfléchissantes et d'un noir et blanc expressionniste.

Les quatre acteurs principaux sont extraordinaires (l'interprétation de Dirk Bogarde marque durablement le spectateur).

De feutré et élégant, le climat se fait peu à peu anxiogène, l'atmosphère décadente à souhait.


Le spectateur cinéphile saura reconnaître ce que le récent métrage coréen "Parasite" doit à ce film anglais réalisé il y a 60 ans.


A voir pour : les poses provocantes de Sarah Miles ; le jeu de cache-cache dans l'appartement.

8
Écrit par

Créée

le 6 mai 2025

Critique lue 8 fois

3 j'aime

Sycorax

Écrit par

Critique lue 8 fois

3

D'autres avis sur The Servant

Vol avec escalier.

De Losey, je n’avais jusqu’alors vu que La Bête s’éveille qui était loin de me laisser un souvenir impérissable, et dans lequel on retrouve quelques éléments qui font de cet opus une version bien...

le 14 sept. 2015

41 j'aime

Bien sapé.

Tony, est un beau, jeune, blond et riche jeune homme, aristo moderne et infiniment anglais, traine depuis un moment au bord de la crise de nerf. Il aime avec flegme une jeune femme de son milieu et...

Par

le 10 août 2012

35 j'aime

5

Iznogoud sournois

En filmant l’inversion du rapport de force entre un riche bourgeois et son valet, Joseph Losey illustre avec vice et violence le pire de la nature humaine, sa quête de désir, sa recherche constante...

Par

oso

le 14 oct. 2014

25 j'aime

1

Du même critique

s

L'erreur de Farmer

A moins d'être un cinéphile stakhanoviste, tout a été oublié de ce film : son existence, celle de la starlette éponyme et aussi l'actrice qui l'interprète avec une puissance rare.La réédition en...

Par

le 20 mars 2025

4 j'aime

4

Deux hommes, dont un aigrefin

Subtile allégorie de la lutte des classes à travers un récit à huis-clos où les protagonistes s'adonnent à des jeux de pouvoir et de domination morbides et destructeurs.Tous les artefacts de la mise...

Par

le 6 mai 2025

3 j'aime

L'amie (la mie) mortelle... la croûte empoisonnée

L'Art permet de tout exprimer via le prisme d'une forme qui possède des codes is par celles et ceux qui les maîtrisent ou du moins, savent en apprécier les manifestations.Ce roman qui se présente...

Par

le 3 mars 2025

3 j'aime