Subtile allégorie de la lutte des classes à travers un récit à huis-clos où les protagonistes s'adonnent à des jeux de pouvoir et de domination morbides et destructeurs.
Tous les artefacts de la mise en scène sont mis à contribution pour une oppressante sensation d'enfermement mental : l'appartement cossu comme unité de lieu unique (on ire le tour de force qu'a représenté le tournage dans un espace aussi étroit !), l'utilisation de la profondeur de champ, des surfaces réfléchissantes et d'un noir et blanc expressionniste.
Les quatre acteurs principaux sont extraordinaires (l'interprétation de Dirk Bogarde marque durablement le spectateur).
De feutré et élégant, le climat se fait peu à peu anxiogène, l'atmosphère décadente à souhait.
Le spectateur cinéphile saura reconnaître ce que le récent métrage coréen "Parasite" doit à ce film anglais réalisé il y a 60 ans.
A voir pour : les poses provocantes de Sarah Miles ; le jeu de cache-cache dans l'appartement.