Un jeu moyen.

Après une attente fébrile dû à des drama sur drama et une communication très spéciale pour ne pas dire ratée, Assassin’s Creed Shadows débarque enfin, nous plongeant dans le Japon féodal tant fantasmé par les fans de la licence. Avec un duo de protagonistes opposés, la shinobi Naoe et le samouraï Yasuke, Ubisoft tente une nouvelle approche en mêlant infiltration et brutalité. Si certaines promesses sont tenues, d’autres aspects du jeu peinent à convaincre.

L’histoire se e dans le Japon du XVIe siècle, à la fin de l’ère Sengoku, le jeu met en scène l’affrontement ancestral entre la Confrérie des Assassins, défenseurs de la liberté et de la paix, et l’Ordre des Templiers, qui cherche à imposer l’ordre par le contrôle. Sans spoile, de base, on est clairement sur une histoire de vengeance. L’un des gros points forts du jeu réside dans la qualité de son écriture. Ubisoft Québec a peaufiné son scénario, livrant des personnages crédibles et une intrigue prenante. Cependant, la narration prend parfois trop de place. Les dialogues abondants et les nombreuses cinématiques cassent le rythme de l’aventure, alourdissant l’expérience pour ceux qui préfèrent une approche plus libre et immersive.

Le Japon féodal est un cadre de rêve, et Ubisoft Québec a mis les moyens pour le retranscrire avec un soin méticuleux. Le changement de saison est une réussite, apportant de la variété aux paysages et influençant légèrement le gameplay, par exemple dans la neige nos héros galèrent à courir. Malheureusement, si le monde est beau, il manque d’originalité. On retrouve la même architecture d’open-world que dans les derniers opus, des activités répétitives, des icônes à foison et une exploration qui manque de fraîcheur. De plus, l’époque où se e le jeu est clairement un handicap car les villes n’ont aucune personnalité, elles se ressemblent pour la plupart toutes. Il est d’ailleurs très dur de se retrouver dans ce monde où tout se ressemble, croyez moi vous allez souvent regarder la carte. Visuellement, le titre oscille entre le sublime et l’étrange. Les paysages sont magnifiques, les effets de lumière bluffants, et certaines séquences (notamment en automne ou en hiver avec la neige ) sont dignes d’une peinture japonaise. Mais à côté de ça, les visages des PNJ font souvent datés. L’animation faciale manque de naturel, et certaines expressions figées rappellent des jeux de la génération précédente.

L’idée de jouer deux personnages aux styles opposés est séduisante sur le papier. Naoe, la kunoichi, offre une expérience d’infiltration satisfaisante, avec des outils variés et des mécaniques proches des meilleurs Assassin’s Creed. Son gameplay rappelle un peu Splinter Cell, avec une gestion de la lumière et des cachettes bien pensée. Yasuke, en revanche, propose des affrontements brutaux et impressionnants. La violence des combats est jouissive, avec des démembrements et des impacts bien retranscrits. Mais tout n’est pas parfait. Le gameplay de Yasuke ne colle pas à l’esprit de la saga. Il ressemble plus à un beat’em all qu’à un jeu d’Assassin, ce qui crée un déséquilibre entre les deux styles de jeu. D’ailleurs croyez moi, quand vous ez d’un personnage à un autre, il y a toujours un petit temps d’adaptation. Nos deux héros étant clairement différents, Naoe est rapide, agile et souple, mais plus vulnérable aux coups des ennemis et sans parler que quand elle veut cacher un corps, elle est bien ralentie par le cadavre sur elle. Contrairement à Yasuke qui est lent, on sent la lourdeur du personnage, il peut à peine sauter voir grimper, mais il encaisse les coups et tapent très fort. Plusieurs fois, il m’est arrivé de commencer une mission avec Naoe et malgré l’infiltration, je finissais par me faire démolir, je refaisais la même mission avec Yasuke et j’avais aucun soucis. Oui car même si vous avez certaines missions qui vous obligent d’utiliser un personnage précis, le reste du temps, c’est à vous de choisir. Naoe n’a pas le gameplay le plus parfait, certes le plus proche d’un vrai Assassin’s Creed, mais par exemple, elle dispose d’un grappin, avec au age une animation mou du genoux et on ne peut pas l’accrocher où on veut, j’ai ressenti l’effet « Horizon Zero Dawn » où tu peux grimper sur un rocher à droite, mais pas celui de gauche… Sans parler du fait qu’on ne puisse pas jeter nos victime par dessus bord lorsqu’on était sur un bateau, ça m’a un peu choqué qu’en 2025, il était impossible de faire ça, alors qu’en 2001 dans MGS2 sur PS2, c’était possible. Les mécaniques RPG, introduites depuis Origins, sont toujours présentes… et toujours aussi lourdes. Entre les stats d’équipement, les niveaux d’ennemis et la gestion poussive des compétences, on sent que ces éléments sont là pour allonger artificiellement la durée de vie. Ceux qui espéraient un retour aux sources seront déçus. Grosse nouveauté, nos héros peuvent se mettre à plat ventre et avancer en même temps et je vous avoue que ça a une grande utilité pour rester discret.

L’OST est un autre point de discorde. Ubisoft a opté pour une bande-son expérimentale aux sonorités parfois douteuses, ce qui peut sortir le joueur de l’ambiance. On sent la touche asiatique, mais beaucoup trop moderne à mon goût.

Pour conclure, Assassin’s Creed Shadows est un jeu ambitieux, qui réussit certaines choses mais en rate d’autres. Si son écriture soignée et son gameplay d’infiltration avec Naoe sont de bonnes surprises, il est plombé par des mécaniques vieillissantes, un manque de cohérence dans son gameplay et une IA toujours dans les fraises, sans parler de son Level-design discutable et ses quelques bugs par ci par là… L’expérience reste moyennement plaisante, mais ceux qui attendaient un véritable renouveau risquent de rester sur leur faim. Maintenant à voir si cet épisode se vendra bien, histoire qu’Ubi puisse sortir un peu la tête de l’eau…

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le 2 avr. 2025

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Vincent Vielo

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