Si vous deviez résumer une expérience vidéoludique en quelques mots, lesquels choisiriez-vous ?
“Loot” et “boucle” pour Diablo ? “Trahison” et “familiale” pour Mario Party ? “Choix” et “conséquences” pour Baldur's Gate 3 ?
Pour Astro Bot, deux mots ne suffiraient pas. Magnifique, merveilleux, enchanteur, coloré, imaginatif, surprenant, sensoriel… Les superlatifs manquent pour décrire l’expérience qu’a été l’obtention du trophée platine.
Mais pourquoi est-ce si efficace ? Pourquoi mérite-t-il son statut de GOTY 2024 face à des mastodontes de l’industrie ? Comment une petite équipe d’à peine 70 personnes a-t-elle tenu tête à des studios de 300 ou 400 développeurs ?
Parce que ce jeu respire la ion, l’amour du level design et accessoirement de la PlayStation, qu’il incarne à merveille. Et si vous pensez que son succès repose uniquement sur la nostalgie, vous ez à côté de ses véritables forces. Ce jeu aurait pu aussi bien être estampillé Xbox, Nintendo, voire même Ikea…
Visuellement, c’est un voyage entre hommage et diversité.
Les environnements sont riches, interactifs, souvent inutiles à la progression mais toujours satisfaisants à explorer. Jetons de casino, fruits, pixels… tout vole, éclate, rebondit dès qu’on lance un combat ou résout une énigme.
La maîtrise du rythme est exemplaire. Chaque niveau est unique, les mécaniques variées, et l’interaction avec la manette sublime le tout (oui, on enfonce vraiment des clous). Le système d’aide pour retrouver les éléments manquants, moyennant quelques pièces d’or, favorise la rejouabilité sans gâcher le plaisir de la découverte. Finir un niveau peut être rapide, mais on y revient volontiers pour explorer, frapper des arbres, secouer des caisses et tester les limites du jeu.
Même les menus sont interactifs, cassant la monotonie habituelle. Il y a des surprises et des niveaux cachés dans chaque hub !
Une autre excellente idée : la façon dont les mécaniques sont introduites.Chaque niveau met en avant une mécanique spécifique, utilisée uniquement dans celui-ci. Cela permet une prise en main intuitive, sans se poser mille questions sur la meilleure option. Même si une légère redondance peut se faire sentir lorsque certaines mécaniques reviennent, c’est toujours un plaisir de les retrouver.
Seul petit bémol : la musique, bien que qualitative, reste en retrait par rapport au reste, qui flirte avec l’excellence. Elle est là, elle fait le job, basta.
Et que dire des boss ? Ce sont de véritables leçons de game design. J’ai particulièrement adoré un combat rendant hommage à Shadow of the Colossus : ça saute, ça brille, ça explose de partout — et c’est ainsi que nombreux sont ceux qui finissent le jeu à 100 %.
Astro Bot sera peut-être un one shot… mais quel coup d’éclat. Un jeu mis en lumière comme il le mérite.
Astro Top !