30 ans d'avance sur la concurrence

Joué à Diablo en 2025 c'est une satisfaction d'ordre archéologique. Pas parce qu'on est face à un jeu complétement d'un autre temps mais au contraire parce qu'en le regardant sous toutes ses coutures on voit une bonne partie de l'évolution du jeux vidéo jusqu'à nos jours.

Avec une sortie il y a quasiment 30 ans, lancer Diablo pour la première fois en 2025 ca fait un peu bizarre : petite cinématique d'entrée puis on se retrouve direct au milieu d'un "village", en gros 4 baraques et 5 types et une idée très rapide et très simple de ce qui va composer le jeu, il se e quelque chose dans la cathédrale et il faut aller l'explorer.

Pourquoi nous ? Aucune idée. Qu'est qu'on va y trouver ? Aucune piste.

On est juste lâché en toute détente avec pour seule compagnie une musique d'ambiance qui dénote complétement de l'univers heroic fantasy en général et que j'aurais beaucoup de mal à décrire correctement. Au début c'est dur mais on s'y fait et alors bonjour la nostalgie en la réécoutant.

Au final jusque la on est sur un début de RPG vraiment classique, c'est vraiment ensuite, dans le gameplay, que le jeu va se détacher et créer son propre genre en se différenciant des jeux du moment.

Le premier truc qui m'a frappé, hormis le fait d'être quand même envoyé en mission suicide dans une église avec un bâton, c'est la jouabilité. J'avais testé peu de temps avant le premier Fallout, sorti en 1997 lui aussi, et j'avais eu beaucoup de mal avec la maniabilité du personnage et le ressenti dans le jeu. Il faut dire que Fallout essaye aussi de faire beaucoup plus que Diablo dans la narration et les interactions avec les PNJ, mais du coup au détriment du plaisir à se balader et à juste jouer en fait. C'est en ce sens que j'ai été hyper agréablement surpris de la prise en main de Diablo : déplacement du personnage, interactions (minium) avec l'environnement, sélection des sorts et des attaques, le jeu fait assez peu mais est terriblement efficace et on n'a a aucun moment le sentiment de ne pas avancer ou de galérer avec les commandes.

C'est d'ailleurs cool de voir que les déplacements sont toujours les mêmes utilisés dans Diablo IV actuellement avec bien sur le click de la souris mais surtout, déjà la possibilité de faire avancer son perso avec la souris juste en faisant glisser le curseur. Je ne m'attendais pas à voir ca sur le premier Diablo.

Et c'est l'une des nombreuses petites graines plantées par Diablo dont on observe l'héritage 30 ans plus tard. Evidement en créant son propre genre, le hack 'n' slash, le jeu a posé les bases de mécaniques devenues aujourd'hui ultra classiques dans un grand nombre de jeux. On retrouve par exemple un loot très généreux de la part des ennemis et des coffres lors de l'exploration du labyrinthe de la cathédrale avec une constante amélioration de notre personnage en conséquences. D'ailleurs le forgeron et la sorcière nous font régulièrement revenir au village pour se réapprovisionner avant de répartir mais le jeu est très malin puisqu'il garde une part de hasard sur une partie de l'équipement disponible dans ces magasins, ce qui pousse à tenter sa chance de nombreuses fois pour obtenir ce qu'on cherche.

De manière générale le jeu nous récompense beaucoup plus régulièrement et rapidement que ne le ferait un rpg par exemple, on atteint en une dizaine d'heure les 25 niveaux quand il faut plus d'une vingtaine pour en prendre 8/10 sur le premier Baldur's Gate sorti en 1998. Tout cela établi tranquillement des règles qui sont encore en vigueur dans de nombreux jeux, notamment les mmorpg mais je pense surtout aux Borderlands qui reprennent très bien le flambeau bien que n'ayant rien à voir dans l'univers : des ennemis à la pelle, qui loot sans arrêt et une frénésie du age de niveau.

Parlons de frénésie d'ailleurs, la capacité qu'à le jeu à nous faire ressentir la puissance de notre personnage et juste incroyable. Que cela soit dans la variété des attaques magiques ou physiques et de leurs animations ou encore la manière dont les monstres tombent sous nos coups est vraiment bluffant. Le plaisir est immédiat et on ne s'en lasse pas au fil des heures car il y a constamment une nouvelle attaque à tester, sachant que le jeu challenge intelligemment notre propre capacité d'adaptation face aux différents ennemis. Tout au long des 16 niveaux qui composent le labyrinthe que nous explorons le jeu va nous opposer une dizaine d'adversaires différents dont nous devons comprendre les points forts et les points faibles, sans aucune indications. Des fois c'est un peu rageant mais souvent c'est très bien dosé et c'est juste un régale de trouver le bon axe d'attaque pour pulvériser ses adversaires. Le jeu réussi très bien a garder notre esprit éveillé la où la répétitivité pourrait être un problème.

Toujours dans ce que le jeu propose de nouveau et fait très bien, à la différence de la création de classe dans un rpg on choisi ici l'une des 3 classes disponibles au début du jeu et qui ne sont pas modifiables hors améliorations lors des ages de niveaux. On comprend vite l'idée de rejouabilité très simple et sans prise de tête pour tester une nouvelle manière de venir à bout des hordes d'ennemis, franchement ils savent donner envie chez Blizzard, surtout quand on apprend que certains boss du jeu n'apparaissent pas à chaque partie comme le célèbre Boucher du niveau 1...

Bref c'est un vrai plaisir de jouer à Diablo, à la fois si vous êtes fans de ces jeux en 3D isométrique de la fin des années 90 mais aussi si vous êtes en kiff sur les hack 'n' slash et autres jeux actuels car vous trouverez dans ce premier Diablo tout ce qui fait la recette à succès depuis bientôt 30 ans.

La campagne se termine en environ 10h, le jeu n'est pas buggé, bien équilibré, c'est une belle prouesse vidéo-ludique de l'époque et un bonheur de s'y plonger.