Layers of Fear
6.6
Layers of Fear

Jeu de Aspyr Media (2016PlayStation 4)

50 nuances de clichés

C’est dommage…


Layers of Fear aurait pu nous proposer bien des choses tant le thème de la peinture a un riche potentiel horrifique, un canevas blanc sur lequel on pourrait apposer une myriade de reliefs terrifiants et de symbolismes cauchemardesques. Seulement là, on a juste un aplat de jumpscares.
Walking Simulator bas du front, où vos seules interactions consistent à vous mouvoir dans un cadre unique et à fouiller tiroirs et placards (horripilant à la manette, le joystick de la caméra servant à tirer ou à pousser, celle-ci part souvent en couille). Sachant qu’en plus on ne peut pas mourir, toute début de tension retombe très vite à plat et on n’hésitera pas à courir vers les différents bruits qui nous entourent. On a compris le tableau dans les vingt premières minutes. La boucle est la suivante :
• Nouvelle pièce que l’on fouille
• Porte
• Jumpscare
• Retour en arrière
• La pièce a changé
• Jumpscare
• Porte
• Jumpscare
• Nouvelle pièce


Et ainsi de suite, ad nauseam. Les jumpscares ce n’est pas de la peur, c’est du réflexe, c’est putassier, surtout lorsque c’est aussi mal fait. Les scripts se déclenchent souvent par le mouvement, et non pas par la caméra, ce qui fait qu’on se retrouve de nombreuses fois à déclencher un truc que l’on ne voit même pas puisqu’on avait le nez fourré dans un tiroir pour chercher une lettre ou une photo. Pis encore, la nature même de ces trucs est complètement éculée, ressassant des poncifs du genre ! Pêle-mêle on citera : couloirs interminables, poupées creepy, femme au visage caché par ses cheveux, boîtes à musique, le coup de la balle qui tombe dans l'escalier... Pitié quoi…


Il y a un moment, j’ai cru qu’on me proposait un truc intéressant : je rentre dans une alcôve où j’entends la sempiternelle boîte à musique et voit les ombres du carrousel danser sur les murs, et ma caméra part en vrille, tournant sans relâche dans un tourbillon gerbatoire. Je me suis dit : « Sympa, ça change un peu, on perd le contrôle et on fait comme le carrousel, la folie tout ça tout ça… ». Et puis je sors de la zone et ça me le refait, alors je me suis dit : « Mince, mon joystick doit être bloqué, relou » et j’ai changé de manette pour tester, mais ça continue à tourbillonner. En fait c’est juste un bug que d’autres personnes ont également reporté, juste une coïncidence, pas une idée originale…


On notera également des soundboxes complètement pétées : tu marches devant une porte fermée derrière laquelle on peut entendre des pleurs, tu fais deux mètres et ça stop net, recule d’un pas et tu le réentends pleine balle, pas de fondu ni rien, juste du ON/OFF.
En dehors de ça, les quelques énigmes consistent à trouver trois chiffres dans le décor, côte à côte et déjà dans le bon ordre, et à les rentrer sur un cadenas…Joie…


Dépeignons un peu l’histoire pour mettre la touche finale : elle est basique, et le fait qu’elle s’esquisse au fur et à mesure de nous fouilles dans la demeure ne l’empêche pas d’être téléphonée. En trois mots : drame, artiste, folie. Avec ces mots clés, je vous laisse imaginer deux ou trois scénarios possibles, et je vous garantis que c’est un de ces trois-là. En fait c’est même ces trois-là, puisqu’il y a trois fins… Citer Dorian Grey en accroche n’est pas gage d’en avoir la portée…


Alors pourquoi 4 et pas moins ? On a quand même une DA qui, si elle n’est pas originale a le mérite d’être propre, suivie par des graphismes qui permettent d’instaurer une presque ambiance, quelques morceaux de pianos sont agréables à l’oreille, et le jeu a tout de même l’intelligence de ne pas s’étaler trop longtemps puisqu’il faudra 2-3 heures pour en venir à bout…


On était mieux sur The Unfinished Swan…

Créée

le 17 mai 2019

Critique lue 220 fois

2 j'aime

Frakkazak

Écrit par

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2

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