Ce petit roman autobiographique est l’hommage plein de tendresse d’un fils à son père. Le narrateur (le fils donc) s’est éclipsé presque totalement derrière ce portrait d’un homme à la fois anonyme et extraordinaire, employé par les Chemins de fer à Besançon. Ce dernier pratiquait la boxe pendant son temps libre, un sport où il s’imaginait en champion international, à l’image de son héros Mohamed Ali. Son physique de jeune premier et sa jolie voix le poussèrent à chanter des opérettes lors des fêtes de quartier. De même, il apprit le métier d’acteur en interprétant le rôle de Jésus pour Pâques, avec la bénédiction du curé de la paroisse ! ionné par les mots, il s’amusait également à apprendre chaque terme du dictionnaire de la langue française…
C’est peut-être ce qui a donné à Guy Boley le goût de l’écriture et l’a poussé à rendre ce magnifique hommage à son géniteur, qui pourra parfois paraître excessif mais n’en reste pas moins d’une immense sincérité. Boley manie la langue française avec brio, dans un style à la fois simple et poétique. Et ça, on se dit que le père n’y est pas étranger, c’est donc une forme de remerciement auquel se livre ici l’auteur… On comprend aisément que ce livre fut en lice pour le Goncourt en 2018.