ées les 100 premières pages...
D'accord il faut un temps pour rentrer dans l'ouvrage tant tout nous est distant: la langue (du seizième siècle), le contenu, les controverses dans lesquelles il se place. Un peu de lecture préalable (introduction grandiose de Lestringant) aide beaucoup.
Une fois dedans, on rentre dans le monde des premiers voyages vers le Nouveau-Monde, à l'époque où le transatlantique relevait encore de la science-fiction. Comment décrivrez-vous un ananas sans repères, ni photos? Comment parlez-vous du perroquet? Surtout quand il parle?
Et ces Indiens, nus, indignes au regard du Dieu qui leur est apporté par les colons, le sont-ils encore indignes lorsqu'ils accueillent, sauvent, guident?
Sur fond de guerres de religion européennes, entachées de querelles et vanités aristocratiques, un très jeune homme protestant, Jean de Léry s'embarque pour un voyage qui loin de le porter à condamner les sauvages, le mènera à critiquer les Européens.
Ses descriptions complètes et minutieuse, loin de s'étendre, révèlent un esprit ouvert et curieux, des hommes, des animaux et des plantes. Jean de Léry tente de convaincre son lecteur, dont il se doute bien que la crédulité est mise à l'épreuve: vous auriez-cru au tapir et dauphins sans en voir vous?
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