Distraire : le premier but de la littérature
Voilà ! Voilà ! C'est ça aussi la littérature, une chose qui ne dit rien de spécial, qui n'a pas de message à livrer mais qui malgré tout est plaisante à lire. Une littérature vivante, parsemée d'humour, qui vise souvent juste, s'arrête sur des détails qui font sourire, genre le mec qui s'arrête devant sa télé en réfléchissant et il est absorbé par l'écran (chose qui m'arrive souvent), des détails vrais qui, une fois retranscrits dans un roman, semblent s'adresser directement à nous et rendent l'auteur plus humain. Le style a son importance. Dans certains cas il s'efface mais le récit est là pour compléter le vide qu'il génère, mais dans ce livre, précisément, c'est le style qui donne du cachet. Alors bien évidemment on pourra râler, se demander pourquoi un tel roman a eu un prix quand il n'a pas l’étoffe d'un chef d'oeuvre, car ce n'est pas un GRAND livre, mais bon, il y a un moment où il faut arrêter de comparer les œuvres et les juger indépendamment. La chose la plus débile étant d'être sans arrêt dans la comparaison.
Ce qui est clair c'est que j'ai pris du plaisir à lire ce livre. Je serais même près à le relire juste pour renouveler l'expérience, et ça, franchement, ça me suffit car au final c'est le premier but de la littérature : distraire. Exercice difficile s'il en est. Trouver un ton, un bon équilibre, qui ne devienne jamais chiant, pas pédant, pas trop fainéant non plus, un équilibre quoi. Echenoz le fait, il le fait très bien.