Le récit du é d'une enfance douloureuse, d'un présent sans liberté et d'un avenir sans espoir. Enfermé à la colonie pénitentiaire de Belle-île-en-Mer, celui que l'on appelle "la Teigne" profite d'une révolte pour s'échapper de ce bagne avec 55 autres gamins.
Le récit de cette vie de forçat puis de cette fuite est l'occasion pour Sorj Chalandon de nous narrer le portrait de cet enfant sujet à des accès de violence fort compréhensibles au vu de ce qu'il a pu subir dans ces jeunes années (l'abandon,principalement) et de la colère qu'i peut ressentir. La rage, pure, celle qui venue des plaies purulentes peut exploser d'un coup, sans préméditation, sans malice, juste la résultante de celui qui n' pas connu l'amour,qui se voit privé de sa liberté.
Et qui doit aussi er la violence de l'endroit dans lequel il évolue désormais, envers lui, envers les autres enfants. Des conditions impardonnables qui soulèvent la colère du lecteur qui découvre cela.
Et puis la fuite permet, toujours en juxtaposant les morceaux de é de pleins de personnages, de faire évoluer le récit. Une part de politique, de mœurs,d’histoire aussi qui diversifient le récit, l'enrichissent tout en oubliant pas de nous relater le ressenti du jeune homme à propos de tout ça.
Lui s'en fout forcément, tout cela ne le concerne pas lui qui vit en marge. Mais il va apprendre aussi à faire confiance à certaines personnes qui l'aident, à retrouver un peu d’apaisement... au moins de façon temporaire et jusqu'à ce qu'un évènement déclencheur ne surgisse.
C'est cru, c'est magnifiquement écrit, le rythme ne faiblit quasiment jamais, les personnages sont tous réussis, la langue est belle et juste pour nous relater les actions et les pensées de cet enragé.
Un tour de force de la part de Chalandon et un rappel que la rage cela permet d'exister, de survivre. Quand on ne l'a plus, on est une coquille vide...