Avec La cité aux murs incertains, Haruki Murakami nous offre un roman hypnotique où le rêve se confond avec la réalité. Vous y entrerez pour la poésie de son écriture, vous y resterez pour la richesse de ses personnages, et vous en ressortirez troublé par la force de son univers. Un voyage lent, étrange, apaisant.
Comment débute le livre ?
Le narrateur explique comment il a entendu parler de la Cité. Il était tombé amoureux et la jeune fille lui avait raconté. Là-bas, dans la Cité, les gens n’ont pas d’ombre. Et il n’y a qu’une porte, entourée de murs infranchissables. Personne, autre que le gardien est autorisé à l’ouvrir et à la fermer. Il n’y a pas de chats ni de chiens, seulement des licornes auxquelles les habitants ne s’intéressent pas.
Et puis la jeune fille a disparu et le narrateur l’a attendue longtemps, longtemps. Finalement, il est parvenu à redre la Cité où il est devenu liseur de rêves.
Qu’en ai-je pensé ?
Haruki Murakami explique que ce livre est un aboutissement, qu’il avait déjà écrit une nouvelle qui, bien que publiée, l’avait laissé insatisfait. Il l’avait transformé en roman dans le é, mais il a décidé de le reprendre.
Je suis contente de ne pas avoir eu connaissance des deux premiers essais et d’avoir découvert La cité aux murs incertains, sans aucune idée préconçue.
J’en ai savouré chaque page et je ne sais pas vraiment pourquoi je l’ai tant aimé. Un plaisir gratuit, j’imagine ; je me suis laissée emportée dans son univers onirique en acceptant la question sous-jacente : et si nos ombres étaient plus importantes que nous le pensions ?
J’ai lu plus lentement que d’habitude, comme si le narrateur m’invitait à ralentir ou à rêver. Les deux vont ensemble, on ne rêve pas vite. D’ailleurs, l’horloge de la cité n’a pas d’aiguilles.
Et même si tout n’est pas rose, dans le monde de Murakami, la lecture est apaisante.
Lire la chronique