Ah là là, par quoi commencer ? Par dire déjà que ce roman est un mélange incroyable entre histoire d'un amour impossible, roman de guerre et plongée dans l'horreur. La couverture laisse présager du premier aspect, mais pas du tout des deux autres, ce qui est presque trompeur. Pourtant, il y a bien un fond d'histoire d'amour dans ce roman construit en 4 grandes parties. Une histoire d'amour entre Dorrigo, le personnage principal, et Amy, l'épouse de son oncle, alors que lui-même est "engagé" avec Ella, qu'il doit épo quand il rentrera de la guerre... Belles pages sur les pouvoirs de l'attraction entre deux êtres, en ant...
Mais il n'y a pas que ça dans cette "Route étroite vers le nord lointain". Il y a la vie de soldats australiens prisonniers des japonais pendant la 2ème guerre mondiale, et le quotidien à peine croyable dans l'horreur du travail forcé et des tortures. Tout ça pour construire une ligne de chemin de fer... Dorrigo est le colonel et médecin du camp, bien démuni face à tant de mauvais traitements et de soufs.
Enfin, certains chapitres sont consacrés à "l'après", côté victimes et côté bourreaux...
Un roman long, parfois presque trop, mais finalement c'est nécessaire. Certaines pages sur le quotidien des prisonniers sont d'une horreur presque insoutenable. Les personnages sont vrais, même si certains se limitent à une esquisse, le tout crée une ambiance, dresse le portrait d'une génération d'Australiens...
J'ai également beaucoup aimé le style, parfois presque poétique, mais toujours juste et élégant, poignant quand il le faut.
Au final, un roman ample, pas facile du tout, mais qui laisse une trace indélébile.