"Existe-t-il, pour un Homme Réfléchi, une Seule Raison d'Espérer en l'Humanité sur Terre, Compte Tenu de l'Expérience du Dernier Million d'Années?
Non."
"Et Dieu se pencha sur la boue faite homme qui se dressait sur son séant, regardait alentour et se mettait à parler. L'homme cligna des yeux : " - Quel est le but de tout ceci? demanda t-il poliment. - Toute chose doit-elle avoir un but ? demanda Dieu - Certainement, dit l'homme. - Alors, je te laisse le soin d'en trouver un pour tout ceci." Et il s'en alla."
Ces phrases, tirées de l'enseignement du prophète Bokonon, résument assez bien les idées centrales de ce roman de l'absurde existentialiste.
Fort d'une histoire personnelle effroyable, Kurt Vonnegut nous rappelle ici avec brio l'absurdité de la vie et l'insondable naïveté/bêtise humaine. Ce roman rocambolesque, intelligent et très amusant, regorge de réflexions désabusées sur cette cruelle absence de sens et surtout sur les illusions que ce sont forgées les hommes pour y pallier. Comme ce jeu de ficelles dont on amuse les enfants : le berceau du chat. Où est le chat ? Où est le berceau ? Ce ne sont que des cordes agitées aux nez de l'enfant, comme on agite sans cesse l'illusion du sens à travers la science, la religion, l'éthique ou la politique.
"Quand nous commémorons les guerres, nous devrions peut-être arracher nos vêtements, nous peindre en bleu et marcher à quatre pattes toute la journée en grognant comme des porcs. Ce serait sûrement plus approprié que les grands discours et les étalages de drapeaux et de canons bien huilés."
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