Les enfants coulent sans la mère, morte.
Dans mes lointains souvenirs, il me semble avoir entendu parler des enfants terribles de Cocteau par un vieux professeur de français de collège. Malheureusement, en ce temps là déjà, comme pour Verlaine et Rimbaud, l'école de la raie publique s'empressait d'épingler les triangles roses et de nous apprendre que Cocteau était la meuf de Jean Marais avant d'en avoir étudié la moindre ligne.
Il est pourtant fortement intéressant ce petit roman de Cocteau, parce que les désillusions de l'adolescence et la difficulté du age à l'âge adulte, je trouve que ça concerne beaucoup de monde. Avec sa plume douce et grave comme une larme d'enfant, il nous enferme dans cette chambre à l'ambiance délicate et étouffante comme un cocon, habitée de rêves, d'amour fusionnel et ambigu.
Les enfants terribles, c'est un conte intense et éphémère, plein de nostalgie et d'émotions amères dont on se laisse volontiers envahir.