1984, c'est maintenant

La société terne et froide de la Corée du Nord est décrite avec ce qu'il faut de piquant et d'ironie grâce à la plume vive de Jean-Luc Coatalem, en immersion journalistique sous couverture d'enquêter pour une agence de voyage fictive. Suivant les étapes de ce voyage où chaque étape est programmée à la seconde et au grain de riz près et encadrée par un guide traducteur (Kim), un encadreur istratif (Kim 2) et un chauffeur (Kim 3), on découvre peu à peu tous les aspects de ce totalitarisme moderne, ambiance à la Orwell, délation conseillé et surveillance permanente, chef suprême omniscient, craint et adoré, réglementation extrême et restriction absolue de tout esprit d'initiative.
Cette vision "second degré", si elle protège l'auteur de la torpeur mortelle et de l'absence totale de liberté, finit par agacer tant elle semble caricaturer les Nord Coréens comme un peuple de pantins sans âme. Je ne suis pas sûr de devoir le croire aveuglément, et accepter que personne ne réfute ce régime absurde et totalitaire, à part ceux qui le font trop bruyamment et finissent en camps de travail. La seule étape "transgressive" : une fête foraine, où l'attrait de l'alcool et de la foule amènerait la population à se détendre, presque même s'am. Au final : une vision glaçante, bien qu'attendu, d'un pays dévasté par une dictature qui enferme sans qu'ils s'en rendent compte ses sujets dans un univers quasi surréaliste et hors du monde.