Inable.

A la lecture de "Nouilles froides à Pyongyang" on ne peut s'empêcher, si on l'a lu, de faire le parallèle avec "Pyongyang" de Guy Delisle.
L'impression qui se dégage du livre de Jean Luc Coatalem, est celle de lire son mal-être permanent au fil des pages. Là où Delisle adoptait un ton léger et extérieur, Coatalem prend le parti d'être révolté.
Certes la Corée du Nord n'est pas un Disneyland pour hipsters, et il ne faut jamais oublier la barbarie du régime le plus dur au monde, mais Coatalem rabâche constamment sa révolte au point de rendre le livre indigeste.

Dès les premières pages, on comprend que toutes ses petites rébellions seront vaines face à l'intransigeance de ses guides (qui, par ailleurs, n'ont pas d'autre choix). Nouilles froides à Pyongyang se révèle être un livre de voyage brouillon où son auteur apparaît comme un touriste français cliché, se plaignant sans cesse des conditions. Quand on sait qu'elles sont idylliques comparées à celle des nord coréens, la lecture se fait difficile.

Plus les pages se déroulent, plus l'auteur apparaît comme un bourgeois pédant citant ici et là toutes les bonnes choses françaises que ce pays n'a pas. Summum de l'inable Coatalem se permet de débattre prêt à porter et sur mesure avec son ami Clorindre (!) et même de l'absence d'un bon Bourgogne dans un pays ravagé par la famine, poussant même le vice de se plaindre que personne n'écoute son histoire !

Pour couronner le tout, le livre n'a rien de construit et nous perds dans les divagations égocentriques de l'auteur. La description de ses lectures étant aussi ennuyeuse qu'inutile.

Dans les toutes dernières pages, Coatalem se demandera (enfin!) s'il n'a pas causé d'ennuis à ses guides, on ne le saura jamais, mais ce qui est sur, c'est qu' à propos d'ennui, ses lecteurs ont eu double ration.

Vous voulez lire un livre sur la Corée du Nord ? Pyongyang de Guy Delisle, pas celui ci.