Après avoir pris ma claque avec "le troupeau aveugle" et sa montée apocalyptique, j'ai voulu (sous les conseils des fervents lecteurs de Brunner) me lancer dans ses romans les plus aboutis, "Tous à Zanzibar" "l'orbite déchiquetée" et "sur l'onde de choc".
Après une lecture de "Tous à Zanzibar" qui dans sa construction ressemble beaucoup au "troupeau aveugle", je tombais sur le quatrième de couv' de "l'orbite déchiquetée":
"En 2010, les Etats-Unis se trouvent enserrés dans un réseau informatique qui détient toutes les données concernant les citoyens, les firmes, les institutions du pays. Rien n'échappe aux ordinateurs, rien ou presque."
ça ne vous rappelle rien?
Le petit bonhomme Snowden était déjà un héros de roman de Brunner...
Encore une fois je trouvais cette qualité d'anticipation réfléchie par Brunner.
Ce livre écrit en 1975, nous renvoie 38 plus tard dans son amère réalité.
Le réseau téléphonique porteur d'informations, comme un internet de bakélite, le vidphone est bien l'ancêtre de nos smartphones...
L'axe central de l'action reste basée sur le héros, pirate informatique révolté, qui ne cautionne plus le système qui l'a engendré...
On commence comme dans la deuxième partie de 1984, par un nouveau genre de torture d'Etat où le personnage revit en flashbacks les différents "avatars" ou personnages qu'il a incarné pour fuir...
La quête du héros pour faire tomber le système est assez simple mais permet ce genre de réflexions typiques de Brunner :
"Tous les gouvernements comptent sur la menace et le trauma pour survivre. La foule la plus facile à mener par le bout du nez et de préférence faible, pauvre, superstitieuse, terrifiée à l'idée de ce que demain pourrait amener et toujours consciente que l'homme de la rue doit descendre dans le caniveau si un de ses supérieurs daigne le croiser sur le trottoir."
Merci donc à John Brunner pour ces romans aux thématiques si proches de notre réalité, j'ai hâte de finir cette tétralogie par "l'orbite déchiquetée" où après avoir traité l'écologie, la surpopulation et les réseaux, ils nous parlent du racisme...