Ta promesse, ou quand l’illusion du bonheur vire au cauchemar. Camille Laurens dissèque avec finesse la mécanique de l’emprise psychologique, livrant un récit souvent pertinent et toujours bien écrit. Si certains ages, — comme les poèmes — peinent à convaincre, la richesse du personnage de Gilles et le sujet méritent que vous vous y attardiez. Mais Claire, elle, m’a échappé…
Comment débute le livre ?
Claire Lancel est une écrivaine reconnue, spécialisée dans l’autofiction. Elle est divorcée, son mari est aux abonnés absents et sa fille Alice en souffre. C’était compliqué d’avoir plus de succès que son époux.
Contre toute attente, elle rencontre un homme aussi beau que séduisant, Gilles, dont elle tombe amoureuse. Cerise sur le gâteau : il est aussi attentionné qu’amoureux. Claire vit un bonheur parfait, elle est persuadée que cet amour durera. Mais est-ce si sûr ?
Qu’en ai-je pensé ?
Je n’ai pas été happée par le début, loin de là même. Je n’ai pas cru à cette histoire d’amour, parce qu’on sait dès le début qu’elle s’est mal terminée ? Peut-être, plutôt à cause du personnage de Claire qui manque de force et qui paraît mièvre.
Le mécanisme de l’emprise est très bien décrit. Dommage qu’on doive lire une partie qui raconte le point de vue de Gilles du point de vue de Claire. J’ai trouvé que ça décrédibilisait l’histoire. En effet, le problème majeur de ce genre de situation, c’est qu’il n’y a pas de preuve (juge et avocat ne cessent de le répéter). Pourquoi donc ajouter des hypothèses sur ce que Claire n’a pas vu ? Et là, où il y aurait une preuve, pourquoi n’est-elle pas présentée au tribunal ?
Certaines scènes sont cependant marquantes, comme celle où Claire reçoit pour la première fois une équipe de télévision chez elle et où son mari s’impose. Ce genre de scène me fait regretter que tout n’ait pas été aussi saillant dans ce livre.
Quant aux poèmes insérés dans les pages, je n’ai pas lu le dernier et je n’ai pas compris ce qu’ils apportaient.
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