Je suis très partagé sur le tout dernier roman de Bernard Werber : Troisième Humanité.
Autant certains éléments sont originaux : l'idée de l'origine de l'humanité, le point de vue de Gaia, la création d'une nouvelle humanité...et on retrouve avec plaisir l'Encyclopédie du Savoir Relatif et absolu.
Autant l'auteur retombe dans ses travers : en essayant à tout prix de caser des références à ses anciens livres (le père de nos pères, le papillon des étoiles, les fourmis, les Thanatonautes...), j'ai eu le sentiment très désagréable de déjà vu, de radotage, de rabâchage (ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison, les génies ont le tort d'avoir raison trop tôt, les humains sont trop nombreux...). De plus, les références au monde actuel sont tellement peu subtiles (quel acharnement sur le monde du football que l'auteur ne semble pas bien connaître pourtant), et une méconnaissance du monde politique (à ce sujet, l'intervention du président Jaffar à la fin est très sourcillesque : tout le monde croit à ce que dit le dictateur, sans même se poser de question, à croire que les dirigeants n'ont jamais entendu parler de propagande).
Ajoutons à cela que l'éditeur Albin Michel nous crédite d'une quatrième de couverture extrêmement hideuse (quel stagiaire a détouré la photo d Werber?) et surtout, plus grave, de très nombreuses fautes d'orthographe (Sidney, chiwawa, fautes d'accord, une miss Monde avec des mensurations 60-90-60, non mais allô quoi.) qui perturbent la lecture...
Peut-être attendais-je trop de ce roman qui arrive 2 ans après le Rire du Cyclope? Peut-être suis-je un vilain aigri qui critique un auteur visionnaire, puisque les génies ont le tort d'avoir raison trop tôt et que la critique est facile, mais l'art est difficile? C'est limite si je ne me sens pas un peu coupable de ne pas avoir apprécié à sa juste valeur ce roman créé par un auteur dont j'ai lu tous les livres.