Aujourd'hui, la culture 90's est devenue hype. J'y vois la preuve irréfutable que j'ai vieilli. Il faut s'y faire, ma génération est devenue adulte, avec le pouvoir d'achat qui va avec. Sinon, comment expliquer la mode du rétro-gaming, les boîtes de légos à 500 balles et le culte de tous les personnages de BD, films, dessins animés et manga qui ont bercé mon enfance ? Au demeurant, pas sûr que la période spice girls et inspecteur gadget fut véritablement meilleure que celle dans laquelle nous vivons. Seulement, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu nostalgique...
Voilà pourquoi j'ai tant aimé Gotham. La série n'est pas parfaite, mais se savoure sans prise de tête, à la manière du dessin animé qu'on regardait le mercredi sur 3. On y retrouve tout ce que j'aimais à ce moment là : les vrais héros, les vrais méchants, violents et déjantés, les coups de poings qui font "bam !" et les courses poursuite qui font "bang !". C'est l'anti-Nolan : pas de blockbuster réaliste, on est dans l'exagéré, l'outrance, bref, la BD. Et j'aime ça moi ! Je m'en fiche qu'un personnage qui s'appelle "Ed Nygma" ça ne soit pas subtil ou que James Gordon soit "trop gentil". Au contraire, j'en redemande !
J'ai particulièrement aimé l'ambiance générale de Gotham City, toujours aussi glauque, et son côté "en dehors du temps". Bien sûr, ça présuppose de prendre les anachronismes pour un parti pris : les chapeaux 60's, les voitures 70's, les ordinateurs 90's et les portables 00's se mélangent alors étrangement bien. Et puis ça fait plaisir de retrouver une Amérique avec des usines chimiques et des mafias italiennes, deux choses qui, soyons honnêtes, n'existent plus vraiment. En attendant que la Chine nous invente les futurs méchants tombés dans les cuves d'acide d'une entreprise corrompue, on fait comme si ça existait encore aux USA et on s'éclate.
Certains fans(atiques?) des comics ont reproché à la série de ne pas respecter l'historique de certains personnages. N'étant moi même pas spécialiste en "batmanologie", j'ai vraiment apprécié la façon dont ils sont traités. Superbement écrit et joués, ils prennent un sérieux coup de jeune. Ainsi, Alfred, le majordome flegmatique et un peu transparent auquel on était habitué, est transformé en ex-SAS dur à cuire. Rafraichissant ! Quand au personnage du Pingouin, magistral, il justifie à lui seul de suivre la série.
Ça m'a tellement plu, que je ne m'étendrai pas sur les évidents défauts : les enquêtes "remplissage", certaines situations invraisemblables... Après tout, on ne crache pas sur son enfance !