L’ÉTERNAUTE (Netflix) : une adaptation ambitieuse… mais glaciale

L’Éternaute, c’est l’adaptation d’une œuvre culte en Argentine, une bande dessinée de 1957 signée Héctor Oesterheld. C’est aussi un gros pari pour Netflix : mêler science-fiction post-apocalyptique, critique politique et ambiance de fin du monde dans un Buenos Aires enneigé et désert.

Sur le papier, ça avait tout pour me plaire. Un cadre original, une ambiance pesante, un héros ordinaire confronté à une apocalypse silencieuse, des créatures étranges, et un sous-texte politique fort en lien avec la dictature militaire argentine. Et pourtant… malgré tous ces éléments, je n’ai jamais réussi à entrer pleinement dans la série.

Le principal souci, pour moi, c’est le rythme. La narration est d’une lenteur extrême, parfois contemplative jusqu’à l’ennui. Certains épisodes donnent la sensation de ne jamais vraiment décoller, et les rares scènes de tension sont étouffées par une mise en scène trop figée. J’ai eu beaucoup de mal à rester engagé sur la durée.

Autre point qui m’a gêné : les personnages. Le casting est globalement plus âgé que ce à quoi on est habitué dans ce type de série, ce qui pourrait être rafraîchissant… sauf que ça ne fonctionne pas ici. J’ai eu du mal à m’identifier à eux. Les personnages secondaires manquent de développement, et leur sort peine à nous toucher. Même Juan Salvo, bien interprété par Ricardo Darín, ne parvient pas à porter seul toute l’émotion du récit.

À cela s’ajoute une ambiance sonore très locale, très argentine dans sa composition, qui peut parfois renforcer la distance. Et les effets spéciaux, surtout sur les créatures, sont globalement décevants. Rien de honteux, mais dans une série aussi sérieuse et ambitieuse, ces limites visuelles cassent un peu l’immersion.

Cela dit, tout n’est pas à jeter. L’univers est fort. L’idée de cette neige mortelle, de cette ville paralysée, de cette résistance discrète face à une force invisible, fonctionne. Et les résonances avec l’Histoire – l’histoire argentine mais aussi les grandes peurs collectives – apportent un fond très intéressant.

En résumé : L’Éternaute est une série que je respecte plus que je ne l’apprécie. Une œuvre ambitieuse, engagée, qui aurait pu marquer les esprits, mais qui finit par se perdre dans sa propre gravité. Frustrant, parce que le potentiel était là.

J’ai publié une critique complète sur YouTube, sans spoiler, où j’explique tout ça en détail. Ce que j’ai aimé, ce qui m’a laissé de marbre, et pourquoi malgré ses qualités, cette série m’a laissé sur le bord de la route. Le lien : https://youtu.be/NHCAbtd9FmY

N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Est-ce que vous avez été emportés par la tempête ? Ou est-ce que, comme moi, vous êtes restés bloqués sous la neige ?