La longue traque
Depuis quelques années, le genre "true crime" a le vent en poupe : on a vu proliférer sur nos écrans de nombreux documentaires consacrés à des crimes souvent médiatiques, survenus dans un é plus...
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le 4 mai 2022
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Si l'affaire aura été surmédiatisée en Suède, comme ici les affaires Fourniret et Dutroux, elle est parfaitement inconnue chez nous. Pourtant l'ensemble vaut son pesant de cacahuètes et ce feuilleton - ou mini-série, comme on dit aujourd'hui pour faire classe - est particulièrement bien mis en scène.
Le réalisateur utilise - évidemment en moins sensationnaliste - le même procédé que Zodiac de David Fincher. Soit coller au plus près des dates et de la réalité. Il y a un soin à reproduire l'époque, à faire correspondre le physique des acteurs avec les protagonistes réels, et à s'en tenir aux faits. On ne tombe pas dans le piège de 99% des séries qui digressent en dehors du sujet sur d'éventuelles liaisons amoureuses ou la vie privée des protagonistes. Le seul écart avec l'affaire centrale est que la série explore aussi les fausses pistes, comme l'ont fait les enquêteurs.
L'ensemble constituera un choc pour ceux persuadés que la Scandinavie est un havre de paix enchanté, préservé et joyeux. Car ce que renvoie The hunt for a killer est à des lieux de l'image d’Épinal. Banlieues tristes, cauchemars urbains, déserts ruraux et laissé-pour-compte, parsèment allégrement l'ensemble. Bref, ça sent pas vraiment le syndicat d'initiative.
Le parti-pris de coller la réalité à l’extrême donne une très grande sobriété à l'ensemble. Le personnage principal est un vieil inspecteur évoluant dans des bureaux impersonnels, il y a peu de musique et pas d'aspect trépidant au delà de ce que l'affaire comporte. Mais l'intérêt majeur ici, c'est qu'on dée le cadre criminel quand le réalisateur développe à l'envie les impacts istratifs d'une police en mutation. Obligée de rendre des comptes sur ses résultats pour donner l'illusion qu'elle est plus performante que ce qu'elle peut décemment être, la hiérarchie policière se voit contrainte d'instaurer des pratiques istratives contre-productives et proprement débiles. Le point n'est pas anodin car si l'affaire aura eu une résolution, c'est bien parce qu'un fonctionnaire de police têtu et consciencieux, aura désobéi et envoyé balader tout ça.
L'ensemble est donc édifiant tant pour son sujet, que pour l'image qu'il donne de la société moderne.
Créée
le 27 févr. 2025
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