Dans le royaume des Six-Duchés, Fitz est le fils « bâtard » de Chevalerie, prince-héritier de la famille royale des Loinvoyant. Placé sous la tutelle du maître d'écurie Burrich, il grandit à la Cour du roi, partagé entre la honte de sa naissance et la fierté de sa lignée. Très vite, le jeune Fitz acquiert d'étonnantes capacités qui le placent au centre des complots et trahisons de la royauté. Il devient alors une arme au service de Sa Majesté, un assassin royal dont les aptitudes déent le monde de la Cour. C'est du moins ce qu'en dit le Fou, son ami qui est porteur d'un étrange message sur sa destinée. Fitz doit alors choisir entre sa loyauté, ses propres ions et l'émerge de pouvoirs qu'il ne maitrise pas.
Telle est l'histoire de l'Assassin royal, véritable fresque en treize tomes publiée aux éditions Pygmalion et écrite par une auteure de talent, Megan Lindholm, alias Robin Hobb. Loin des clichés de la fantasy médiévale-fantastique, cette série en deux cycles dépeint les mœurs d'une société cohérente qui, bien qu'imaginaire, nous paraît comme étrangement familier. Les Six-Duchés, empruntant à l'univers médiéval européen, possèdent cet exotisme où se mêlent piraterie et aventures nordiques, embarquant le lecteur dans un voyage fantastique. La dimension magique prend toute son ampleur dans la simplicité, sous forme de légendes et de rumeurs, à l'instar de personnages portés par un réalisme naturel. Le lecteur s'y identifie, doute avec eux, partage leurs peurs et leurs ions. Oubliez les combats titanesques et les flots de magie incontrôlables. Les scènes sont mises au service de la simplicité du genre humain, et si certains choix peuvent paraître démesurés, ils ne sont que le résultat d'actions irrémédiables, à l'image d'un genre trop souvent déprécié. L'œuvre de Robin Hobb, indémodable, renouvèle le genre et l'inscrit d'ores et déjà au panthéon des récits de l'imaginaire.