C’est un peu comme la malbouffe : de la quantité, faut pas être trop regardant. Michalik sait raconter des histoires, mais c’est dommage que les éditeurs ne fassent plus trop leur boulot pour conseiller les auteurs à retravailler, et surtout à couper, couper! Du coup, son talent réel est gâté avant d’avoir pu éclore pleinement. On dirait qu’il veut y mettre de tout, dans son récit, sans souci d’approfondir une seule des pistes qu’il lance. On peut déjà se dispenser des mornes pages de guide touristique, historique ou géographique, qui tentent de prendre au sérieux la vingtaine de destinations de ce voyage qui n’en finit pas. Aucun personnage n’est crédible, c’est un peu comme dans la série des Sept Sœurs de Lucinda Riley. Faut croire que ça marche, vu le nombre de lecteurs extasiés. Un bon père de famille qui disparaît de chez lui, soit, mais qui devient un vendeur d’armes international, vraiment ? puis se transforme ensuite en bon Samaritain d’une ong, où va-t-on ? un ancien nazi à particule, qui s’efface pour ne pas être suivi, mais qui a quand même le bras assez long pour faire enfermer quelqu’un dans une obscure geôle de l’Est-Berlin, quel mic-mac! c’est une espèce de salade niçoise, distrayante ou indigeste, au choix. On n’y retient pas grand-chose, au final ; et sûrement pas l’espèce de philosophie de comptoir sur les bienfaits du voyage.