Peter Pan est un roman intéressant. Loin d'être manichéenne comme la plupart des histoires pour le jeune public, cette (més)aventure montre des personnages étant tous des enflures avec des enfants refusant de grandir au point d'en être irresponsables et des adultes tellement aigris par la vieillesse qu'ils ne transmettent aucune chaleur humaine à leurs entourages.
Tout ceci est brillamment mis en scène avec Peter et le Capitaine Crochet étant dans ces deux extrêmes-là et se trouvant incapables de trouver un équilibre entre les deux l'un restant éternellement un enfant toujours jeune, l'autre un homme en train de vieillir.
L'adaptation Disney nous montre un Peter Pan immature mais, néanmoins, un chef juste et un cruel Capitaine Crochet n'étant qu'un dictateur poursuivant une obsession vaine rendant son équipage furieux et las et n'hésitait pas à tuer pour la moindre contrariété tout en étant un personnage menaçant car violent et intelligent et comique car pathétique avec des peurs infantiles.
Mais loin de nous encourager à rêver nos vies en couleurs, le roman de Barrie, lui, nous montre une oeuvre avec des thèmes difficiles sur les sentiments d'abandon, de colère, de regret ou encore d'amertume.
De plus, dans cette oeuvre, Peter Pan et Crochet ne valent finalement pas mieux l'un que l'autre vu que les deux n'hésitent pas à tuer leurs bandes respectives et qu'ils ne seront jamais capables d'aller au-delà de leurs extrêmes respectives.
Quant aux fées et aux sirènes, loin d'être mignonnettes, ces dernières alternent entre jalousie et vengeance; plus particulièrement cette chère Clochette qu'il ne faut surtout pas avoir comme ennemie.
Le véritable personnage central de l'histoire est Wendy qui doit apprendre à trouver un juste équilibre et ne tomber ni dans les travers de Peter, ni dans ceux de Crochet: c'est-à-dire ne pas rester éternellement une enfant insouciante car la vie ne l'est pas et ne pas tomber dans le piège de vieillir en devenant aigre et n'accordant d'importance à rien si ça n'est qu'à se morfondre. En clair, devenir une adulte responsable sans oublier sa part infantile pour autant.
_La même leçon que le Peter alternatif du film Hook doit apprendre en fait_
Malheureusement, le roman Peter Pan n'est pas parfait. En dehors de ses trois personnages centraux et Clochette, les autres personnages ne sont pas intéressants.
On s'en souvient surtout d'eux car leurs personnalités ont été plus approfondies dans les adaptations, plus particulièrement ce cher Mouche, étant, dans le roman, un Second sans personnalité mais dans les adaptations un personnage soit hilaremment bête dans le Peter Pan de Disney ou homme las ant tant bien que mal les excès du Capitaine Crochet dans Hook.
Les garçons perdus et les pirates sont des masses suiveuses de Peter et Crochet, les frères de Wendy sont des stéréotypes d'intellectuel et d'enfant mignon.
Ah! Puisqu'on parle de stéréotypes.
Ne le nions pas: Peter Pan datant de plus d'un siècle, il y avait de fortes chances qu'elle tombe dans le piège du "mal vieillir": ce qui a malheureusement été le cas.
En effet, on se retrouve avec des caricatures d'Indiens très racistes ainsi que des clichés sur les "mamans parfaites" bien plus qu'écoeurants.
En dehors de ça, le style d'écriture n'est pas extraordinaire. On sent bien que l'histoire de base est une pièce de théâtre vu que les dialogues sont largement mieux travaillés que la narration et les ages descriptifs étant pratiquement aux abonnés absents.
Bref, un livre moyen ayant largement été suré par ses adaptations.