Voici le seul livre en langue française dédié intégralement à la genèse puis la réception du film "Sorcerer" (aka "Le convoi de la peur") de William Friedkin.
Le format est inhabituel, ce qui en fait un bel objet de collection pour les ionnés (dont je suis) : format carré, solide couverture reliée toile, très nombreuses illustrations toutes en noir et blanc (principalement des photos de tournage, de repérages, quelques croquis préparatoires).
Le propos n'est pas une analyse érudite ou universitaire, ce qui en fait une lecture accessible au plus grand nombre, sous réserve bien sûr, d'être un fan du cinéaste et de ce film en particulier (on n'y trouvera pas d'analyses croisées se basant sur les thèmes déclinés dans les autres films de Friedkin).
C'est le récit (haut en couleurs) d'une longue gestation pour cette relecture du roman de Georges Arnaud, "Le salaire de la peur".
Bien que précédemment adapté par Henri-Georges Clouzot sous le titre "Le salaire de la peur", on comprend à la lecture de ce livre bourré d'anecdotes et d'informations qu'il s'agit bien d'une nouvelle adaptation et non pas d'un remake. le fan se doit donc de visionner les deux films, en mettant de côté ses éventuels a priori concernant l'éternel débat sur la "valeur" et l'"utilité" des remakes.
Voir ce film est désormais d'autant plus facile que cette adaptation de 1977 avait longtemps disparu de la circulation et qu'une version restaurée est disponible depuis quelques années chez l'éditeur français Wildside.
Tout est abordé dans ce livre, avec un souci du détail et de l'anecdote que l'on peut parfois trouver superflus : la pré-production, les financements, les repérages, le casting, du croustillant notamment concernant les producteurs mégalos, et bien sûr, le tournage homérique qui s'est étalé de la , à Israël, aux Etats-Unis, en ant bien sûr par la République dominicaine et le Mexique.
Tout au long de l'année 2015, l'auteur, Samuel Blumenfeld, s'est entretenu de vive-voix ou par téléphone avec le réalisateur, les producteurs, le scénariste, le monteur, et il compare les différentes versions que les souvenirs des uns et des autres peuvent laisser concernant des événements précis, pointant souvent des divergences ou désaccords.
Les trois acteurs principaux nous ayant quittés depuis quelques années, nous sommes hélas privés de leurs témoignages.
C'est absolument ionnant de bout en bout et cela vous donne l'envie de voir et revoir un film qui ne peut pas laisser indifférent tant le spectacle est mené de main de maître et vous cloue à votre fauteuil.