Alors, En fanfare d’Emmanuel Courcol, hein ? On pourrait dire que c’est un film sur la musique, sur la fraternité, blablabla... Mais en vrai, c’est surtout un grand bol d’air frais, un truc qui te prend au cœur sans crier gare. Ce n’est pas juste une histoire de fanfare, c’est une histoire de résonance, de ces petites ondes qui traversent les âmes et reconnectent des gens qui n’auraient jamais dû se croiser.
Bon, le pitch : un chef d’orchestre ultra-réputé, Thibaut Desormeaux (Benjamin Lavernhe, toujours parfait en type coincé qui apprend à lâcher prise), découvre qu’il a un frère caché. Et pas n’importe qui : Jimmy (Pierre Lottin), un type du nord, employé de cantine qui joue du trombone dans une fanfare de village. Deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, et pourtant, la musique fait le pont. Simple, efficace.
Là où Courcol est fort, c’est qu’il ne tombe jamais dans le pathos facile. Pas de violons dégoulinants, pas de dialogues écrits avec un surligneur émotion. Juste une histoire qui avance, avec ses petits chaos et ses grandes envolées. Et ça fonctionne. Lavernhe, dans son costume de maestro déé par la situation, est impeccable. Lottin, lui, est brut, sincère, drôle sans en faire trop. Et puis il y a Sarah Suco, qui ajoute cette touche lumineuse, celle qui empêche tout ça de sombrer dans le mélodrame.
Visuellement, c’est pas du tape-à-l’œil, mais y’a une chaleur, une patine, une façon de filmer les visages et les paysages qui fait qu’on s’attache. Et alors, la musique… Elle n’est pas juste là pour habiller. Elle parle, elle rythme, elle raconte tout ce que les personnages ne disent pas. Une vraie partition émotionnelle.
Alors, est-ce que En fanfare va révolutionner le cinéma ? Clairement non. Mais est-ce que c’est un film qui fait du bien, qui donne envie de reprendre une vieille trompette et de redre la fanfare du coin ? Assurément. Et parfois, c’est juste ce qu’il faut.
Un film à voir absolument pour ceux qui apprécient les histoires humaines teintées d'humour et d'émotion, avec une bande-son qui reste en tête même après la fin de l'oeuvre. Un must de cette année cinématographique si j'en juge par les rires et les sanglots entendus dans la salle de projection ...