Old Guy ne va pas révolutionner le genre, disons-le. Mais il le caresse, le taquine, et lui rappelle au age qu’on peut encore s’am, même quand les cartouches sont comptées. Simon West, vétéran du film d’action (Con Air, Lara Croft: Tomb Raider), signe ici un retour assumé à une forme d'efficacité narrative, sans fioriture inutile, mais non sans malice.
Christoph Waltz, dans le rôle de Danny Dolinski, cabotine juste ce qu’il faut. Vieil assassin désabusé mais pas totalement lessivé, il joue à la fois la carte du cynisme et celle d’un attendrissement larvé. Face à lui, Cooper Hoffman surprend agréablement en Wihlborg, recrue aussi maladroite qu’arrogante, qui offre à l’intrigue une fraîcheur bienvenue. Leur duo fonctionne mieux qu’on pourrait le croire : entre mentor grincheux et padawan nerveux, les joutes verbales sont vives, souvent drôles, parfois même touchantes.
Et Lucy Liu, dans le rôle d’Anata, impose une présence magnétique. Faussement secondaire, son personnage injecte de la tension, mais surtout de la classe dans chaque scène. Elle est à Old Guy ce que le cuir est à un canapé club : la touche qui donne du style, même quand l’assise craque un peu.
La mise en scène de West n’est pas flamboyante, mais elle fait le job — avec une rigueur presque scolaire, mais ponctuée de saillies bienvenues : un plan qui traîne, un ralenti savoureux, une fusillade chorégraphiée à l’ancienne. Pas de quoi faire trembler Michael Mann, certes, mais assez pour rappeler que l’art du film d’action, même modeste, tient encore debout quand il est fait avec respect.
Le scénario reste convenu — on devine quelques virages à l’avance — mais ce n’est pas tant pour l’histoire qu’on reste que pour la compagnie. Et c’est peut-être ça, le vrai propos du film : l’élégance d’un baroud d’honneur.