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pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes: https://youtu.be/DVMnORAPUyo
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Sinon:
Partir. Choisir son dernier instant. Marie, femme âgée de quatre-vingts ans éprouvée par le cours du temps, décide de quitter ce monde avant l'issue inéluctable. Mais un départ n'est jamais aisé. Un fils peiné (David Ayala), une petite-fille bouleversée (Juliette Gasquet), un aide-soignant plein d'entrain (Pierre Lottin), tous entraînés contre leur gré dans cette fuite pourtant planifiée, emportant souvenirs et regrets dans une valise trop lourde à porter.
Hélène Vincent incarne Marie. Son regard en dit long, portant la sagesse d'une vie entière. C'est elle qui mène la danse, les autres suivent, portant chagrin et interrogations. Elle s'exprime peu mais chaque mot compte, présente dans le monde qui s'éloigne. À ses côtés, David Ayala oscille, en colère face à l'inéluctable ..
Le trajet se poursuit, paysages et émotions défilent. Ici nulle morale, seul le silence parle. Pierre Lottin dans son rôle de Rudy est spectateur affligé d'un choix à demi saisi. Juliette Gasquet incarne Anna déchirée entre peine et vitalité contenue.
Enya Baroux filme avec retenue, craignant d'effaroucher ses personnages. Chaque plan est une ébauche, un souffle suspendu. On frôle le mélodrame, parfois l'idylle, mais une lumière crue ou un mot murmuré maintiennent la vérité.
Est-ce une ode à la vie et à la mort, un voyage initiatique délicat ... ou un road-trip manquant de hardiesse, un film hésitant entre émotion brute et douceur feutrée. Mais n'est-ce pas là toute la complexité de la question?
Rien n'est facile face à l'adieu. Rien n'est parfait. Et peut-être est-ce là la beauté du film.